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Nouvelles

Gagnants du concours « Chansons et textes » 2016-2017

Dans le cadre du concours « Chansons et textes 2016-2017 », le Participe hors les murs est heureux de vous faire part du nom des gagnants, soit Camille Normand, 1er prix (100 $), Jade Payet, 2e prix (75 $), Samuel Clément, 3e prix (50 $) et Gabrielle Bédard, 4e prix (50 $). Les montants sont offerts par le Service d’animation et de développement pédagogiques du Cégep.

Pour une quatrième année, le moment culminant du concours s’est déroulé en soirée le jeudi 16 février dernier au café-théâtre le Côté-Cour de Jonquière, où trois des gagnants ont présenté leurs textes ou leurs chansons devant un auditoire enchanté de constater que d’aussi beaux talents éclosent parmi nos jeunes. En fait, ceux-ci se sont joints aux poètes et auteurs du « Clan des mots », groupe d’adultes de tous âges participant aux soirées de poésie mensuelles du Côté-Cour. Le mariage des deux événements marque une belle collaboration culturelle entre le Clan des mots et le Cégep de Jonquière.

Sur la photo : Camille Normand, Gabrielle Bédard et Marie Josée Drolet

Voici les textes des gagnants.

Lettre d’un inquiétant personnage (Camille Normand)

La mort
Est-elle un glorieux sort ?
Ma peur d’elle est tendre

Mon cœur s’emballe pour elle
De passion divisée;
Son battement nourrit mon sang, me garde en vie.
Mais ses vœux sont ignorés
Et s’il s’arrête
Tout sens périra avec lui

Je ne vis
Que pour mieux mourir
C’est dans l’attente que mon désir
De me changer en souvenir
Sera pleinement assouvi

Si néanmoins
J’étais maudit
D’une pâle fin ?

Peut-être vous demandez-vous
Pourquoi la vie provoque chez moi un tel dégoût
La mort, après tout, est plutôt taboue
Vous la craignez, la fuyez, la repoussez
Elle vous rend fou
Comme si vous pouviez lui échapper

C’est que, voyez-vous, tout m’indiffère
Rien ne m’émoustille, rien ne sait me plaire
Sauf le passionnant mystère
Du moment inexorable
Où je reposerai dans ma bière

Ma mort, je la veux lente
Souffrante
Sanglante

Je veux, avant mon trépas,
Connaître une douce agonie
Qui m’offrira
Un apaisant répit
Et me délivrera
De cette ennuyeuse vie

Je veux me délecter
Du son de mes os en train de se briser
Sentir couler
Sur mes joues décolorées
Mes heureuses larmes glacées

Voir ma chair scindée
Cracher du sang
Sur le plancher

Pour vous, la vie est indolore
Mais je sais que vous souffrez
D’ignorer l’heure de votre sort
Et s’il n’y a pas de paradis, où allez-vous finir ?
Moi, j’ai foi en la mort
Je suis son plus fidèle martyr

Je rêve d’une chic pierre tombale
En marbre blanc
J’aime qu’il y ait comme des griffes animales
Qui meurtrissent le roc brillant
En zigzag déchirés et violents

Je fantasme à l’idée
D’avoir une épitaphe mémorable
Je l’ai d’ailleurs déjà composée :

« Les vers qui me dévorent
Sont les mieux nourris
Comme personne, j’ai un goût de mort
J’ai été mort toute ma vie
Je n’ai qu’un remord
C’est de ne pas être mort avant aujourd’hui. »

J’aimerais qu’un meurtrier
Assoiffé de sang, et guidé par la folie
M’abatte d’une balle de fusil
Dans la rue, par une nuit sans bruit
Unissant par le crime deux âmes mélancoliques

Une action déjantée
Un coupable qui rit
Un cadavre qui sourit

J’ignore si la mort
Est un glorieux sort
Après tout, personne ne s’en sort
Comment deviner ?
Je sais cependant
Qu’elle est l’unique issue du temps

J’ignore donc si la mort
Est un glorieux sort
Toutefois la vie est une calamité
Elle est comme un immense sablier
Pressé de laisser son dernier grain tomber

Un jour de plus (Jade Payet)

Un jour de plus, me direz-vous
Qui se tisse une toile et se fige
Comme un flocon à la dérive
Et qui s’accroche à moi, à nous

Un soir de plus, sombre tableau
Qui d’une main de maître colore
Efface et peint des étoiles d’or
Et dessine les reflets de l’eau

Et cette rosée du matin,
L’aurore qui fait rougir le ciel
Et ces préfaces, tous ces réveils
Qui me tendent la main.

Ainsi que le soleil du midi
Qui vise la lune toujours plus haut
Moi qui l’observais bien au chaud
Je l’observe maintenant d’ici 

Le soleil ne se couche plus sur les falaises
Le rideau tombe parfois trop tôt
Pas de volcans, ni même de braises
Mais ce voile aussi noir que mes mots 

Le crépuscule et son silence…
Quand la mélancolie s’attarde
Un ange passe et me regarde
Joie dérisoire, triste insouciance 

La nuit noire, comme un piège
S’est refermée sur le monde
Quelques angoisses, quelques secondes
Et puis quelques flocons de neige 

Et les autres jours de la semaine
Perchés sur un fil à l’horizon
Comme on passe de l’amour à la haine
Comme on change de saisons

Je pourrais décrire l’été, la mer
Ce parfum enivrant d’eau turquoise
Ces couleurs sans goût amer
Ces doux regards qui se croisent 

Et que dire de cet hiver?
Seuls quelques vents glacés,
Confrontent et heurtent nos vérités,
Le soleil fait fondre les barrières. 

Je pourrais laisser les mots parler,
Décrire la distance, celle des mois,
Mon cœur dirait à travers moi :
« Que le temps m’a échappé ! »

À chaque moment de la journée
Je peux revoir chaque paysage
Mes souvenirs rendent un hommage
À ces 365 jours passés 

Un nouveau tour d’horizon
Un tour du monde, un regard
Le miel, les fruits de la passion
Et le courrier en retard 

La grande aiguille se déplace
Le temps marche sur un fil
Les secondes naissent et trépassent
En m’éloignant de mon île

Je pourrais compter le sable
Effeuiller une rose et chaque pétale
Mais comme un écrit, une morale
Le rideau tombe : fin de la fable 

Un sablier, les heures s’écoulent
Je pourrais suivre le torrent
Il est trop tard, il n’est plus temps
Les journées passent, l’espoir s’écroule 

Mais tout s’agite et s’accélère
On perd le Nord, les directions
On s’aime, on vit avec passion
Chacun sur son fuseau horaire 

Et souvent on se pose, on attend
Mais jamais assez pour savoir
Que parfois vivre dans le noir
Ressemble à vivre SANS le temps 

Alors il me reste dans le cœur
De l’amertume, des illusions
Loin de mon Ile, la Réunion
L’air semble lourd, et sans odeur 

De l’autre côté du miroir
Sous cette neige, ce blanc manteau
Ces forêts et ces cours d’eau
Le jour laisse place à la nuit noire 

Et la distance rend insolent
Parfois on aime, parfois on court
Ces brefs instants et tous ces jours
Façonnent nos mille et un présents 

À chaque moment de la journée
Je dessine ses paysages
Mes mains, mon art rendent un hommage
À ces 365 jours passés

Urgence de vivre (Samuel Clément)

Ô toi !
Oui toi, enfant de la terre
Toi qui n’a rien vu
Toi qui ne connais guère
Toi qui ne comprends pas
Toi qui es sans prière
Mais pourtant tu es là
Vis ! 

La vie
C’est ça, vivre ?
Elle est si belle !
Ses yeux, me regardent
Sa chaleur me réchauffe
Sa voix me rassure
Son odeur m’effleure
Sa main me nourrit
Sois ! 

Je suis
C’est ça, être ?
Elle me le dit
Elle me regarde, donc je vois
Elle me réchauffe, donc je touche
Elle me rassure, donc j’entends
Elle m’effleure, donc je sens
Elle me nourrit, donc je goûte
Aie !

J’ai
C’est ça, avoir ?
Elle me le donne
J’apprends, car j’ai l’intelligence
Je discerne, car j’ai les sens
J’ai conscience, car j’ai la pensé
J’ai les sentiments, car j’ai l’émotion
Je rationalise, car j’ai la raison
Sache ! 

Je sais
C’est ça, savoir ?
Je sais que je suis et que j’ai
Le mal et le bien
Le froid et le chaud
Le moins et le plus
La nuit et le jour
La haine et l’amour
Aime ! 

J’aime
C’est ça, aimer ?
C’est si beau !
L’amour de soi, l’amour d’autrui
L’amour-passion, l’amour instruit
L’amour d’un père, l’amour de la nature
L’amour d’une mère, l’amour mature
L’amour d’apprendre, l’amour de la vie
La sagesse d’aimer la philosophie
La voici !

Incendies accidentels en Oxydant (Gabrielle Bédard)

Trois-cent-soixante-cinq Maures morts
Pour couvrir tes chiottes d’or
Trois-cent-soixante-cinq paumes psalmodiant
Pitié, pitié pour mes enfants
Trois-cent-soixante-cinq gorges grugées
Pour, ce gras glouton, dégriser
Trois-cent-soixante-cinq pestiférés abattus
Pourtant les palais se sont tus 

Les Casques bleus perpètrent des horreurs héroïques
La CAQ et les bleus commettent des erreurs historiques
Par pactes passés détruisant l’Afrique
Par actes posés surproduisant or et fric 

Alors que les Tremblay s’engraissent de tapioca lisse
Sous la mosquée sacrée manteaux rougissent
Les comptab’es arnaquent la rose et le lys
Si monarque les intime, ces vices

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